En 2022, les flux d’investissements directs étrangers (IDE) en Afrique ont subi une importante réduction, passant de 80 milliards de dollars en 2021 à 45 milliards de dollars, selon les données de la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED).
Tendances régionales
Afrique du Nord
L’Égypte a enregistré une croissance significative des IDE, plus que doublant pour atteindre 11 milliards de dollars en raison de ventes transfrontalières liées aux fusions et acquisitions.
Afrique de l’Ouest
Au Nigéria, les flux d’IDE sont devenus négatifs, chutant à -187 millions de dollars en raison de cessions d’actions. Cependant, les projets de création annoncés ont augmenté de 24%, atteignant 2 milliards de dollars. Les flux d’IDE au Sénégal sont restés stables à 2,6 milliards de dollars, tandis qu’ils ont chuté de 39% au Ghana, atteignant 1,5 milliard de dollars.
Afrique de l’Est
En Éthiopie, les flux d’IDE ont diminué de 14% pour atteindre 3,7 milliards de dollars, mais le pays est resté le deuxième bénéficiaire d’IDE sur le continent. Les IDE en Ouganda ont augmenté de 39%, atteignant 1,5 milliard de dollars, grâce à des investissements dans les industries extractives. Les IDE en Tanzanie ont augmenté de 8%, atteignant 1,1 milliard de dollars.
Afrique centrale
En République démocratique du Congo, les IDE sont demeurés stables à 1,8 milliard de dollars, avec un investissement soutenu dans les champs pétroliers offshore et l’exploitation minière.
Afrique australe
Après un pic anormal en 2021 causé par une importante reconfiguration d’entreprises en Afrique du Sud, les flux d’IDE sont revenus à leurs niveaux antérieurs. Les IDE en Afrique du Sud se sont élevés à 9 milliards de dollars, bien en deçà du niveau de 2021, mais deux fois plus élevés que la moyenne de la dernière décennie. Les fusions et acquisitions transfrontalières dans le pays ont atteint 4,8 milliards de dollars, contre 280 millions de dollars en 2021. En Zambie, après deux années de valeurs négatives, les IDE ont augmenté pour atteindre 116 millions de dollars.
Groupements économiques régionaux en croissance
Au cours des cinq dernières années, les flux d’IDE ont augmenté au sein de quatre groupements économiques régionaux du continent.
- Marché commun de l’Afrique orientale et australe : Augmentation de 14% pour atteindre 22 milliards de dollars.
- Communauté de développement de l’Afrique australe : Quadruplement, atteignant 10 milliards de dollars.
- Union économique et monétaire ouest-africaine : Doublement, atteignant 5,2 milliards de dollars.
- Communauté de l’Afrique de l’Est : Augmentation de 9%, atteignant 3,8 milliards de dollars.
Investissements intrarégionaux et internationaux
Les investissements intrarégionaux sont demeurés relativement faibles malgré une légère augmentation au cours des cinq dernières années. En 2022, les annonces de nouveaux projets intrarégionaux représentaient 15% de l’ensemble des projets en Afrique, mais seulement 2% en termes de valeur, comparativement à 13% (2% en valeur) en 2017. Cependant, en termes de valeur, les trois quarts des projets annoncés, auxquels participent uniquement des entreprises multinationales africaines, concernaient le continent.
Secteurs en croissance
En 2022, la plus forte augmentation des annonces de projets entièrement nouveaux concerne l’approvisionnement en énergie et en gaz, atteignant 120 milliards de dollars, contre 24 milliards de dollars en 2021. La valeur des projets dans la construction et les industries extractives a également augmenté, atteignant respectivement 24 milliards de dollars et 21 milliards de dollars. Le secteur de l’information et de la communication a enregistré le plus grand nombre de projets.
Baisse des opérations internationales de financement de projets
Les opérations internationales de financement de projets ciblant l’Afrique ont connu une baisse de 47% en valeur, passant de 140 milliards de dollars en 2021 à 74 milliards de dollars en 2022. Toutefois, le nombre de projets a augmenté de 15%, atteignant un total de 157.
Investisseurs européens en tête
Les investisseurs européens demeurent les plus grands détenteurs de stocks d’IDE en Afrique, en particulier le Royaume-Uni avec 60 milliards de dollars, suivi de la France et des Pays-Bas avec respectivement 54 milliards de dollars.